À la lisière du fleuve de l’Huveaune et à la frontière de la zone commerciale de la Valentine (qui compte plus d’une centaine de magasins sur 100km), se dissimule une décharge sauvage de plus de 6 hectares. Invisible depuis les routes environnantes et abritée par la nature foisonnante, cette décharge est alimentée par des entreprises qui déversent illegalement leurs déchets et invendus.
Ces amats d’ordures redefinissent la topographie du lieu en un espace hybride où nature et pollution fusionnent : la pierre devient métal, la poussière devient plastique et la terre devient laine de verre. La proximité de ces deux lieux nous met face à la consommation frénétique générée par ces zones commerciales et à la notion d’obsolescence programmée.
La découverte de cette catastrophe écologique révèle un décor dantesque et onirique qui invoque l’imaginaire du conte de fée. La forêt symbolise la notion de transition et de passage, propre aux légendes. IEL, personnage féerique non genré, à l’identité rayonnante, apparaît. Entre les branches penchées sur l’Huveaune, ses pied dans l’eau elle s’introduit dans cette vallée organique. IEL s’approprie cette décharge, s’y installe, et à son tour consomme tout ce qu’elle y trouve. Elle se fabrique une nouvelle identité et un genre à travers les déchets qu’elle récupèrent et détournent.