Inspirée par l’idée du Built Environment de l’architecte hollandais Rem Koolhas, Beat Environment est une oeuvre photographique qui expérimente une vision entre architecture et musique. A travers plus de 200 de captures d’écran de Google street view à Rotterdam et de photographies tirée des premières vidéos des soirées Gabber des années 90, Beat Environment propose une lecture rythmique de l’urbanisme et questionne le rôle de l’architecture dans l’émergence de mouvements musicaux et festifs issus des subcultures.
Démarrant à partir de 160 bpm (beat par minutes) et allant jusqu’à plus de 300 bpm, les soirées gabber explosent le rythme cardiaque humain et celui de la vie nocturne de Rotterdam. Peter Shapiro, dans son ouvrage Modulations : Une histoire de la musique électronique cite le gabber comme « la seule musique qui exprime ce désir sincère de franchir toutes les limites ».
L’architecture de Rotterdam et spécialement celle de sa banlieue semble avoir un lien évident avec la structure rythmique du hardcore. La répétition des blocs d’immeubles, l’alignement des fenêtres et des portes, l’architecture fonctionnelle et minimaliste, induisent un rythme régulier et répétitif à la ville. Beat Environment recrée ce rythme et conçois l’urbanisme comme une partition de techno dont chaque immeuble se transforme en une boite à rythme.